Grève des maçons : un appel au calme est nécessaire 

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Alors que les négociations visant au renouvellement de la convention nationale (CN) dans le secteur principal de la construction étaient en cours au niveau national pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2026, les syndicats ont planifié des actions de protestation et des appels à la grève. La société suisse des entrepreneurs et le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et génie civil regrettent l’instrumentalisation des maçons et les gesticulations des syndicats. Un appel au calme est nécessaire pour reprendre les discussions.

Les cinq premières rondes de discussions prévues entre syndicat et patronat ont permis de fixer un cadre pour la nouvelle convention nationale (CN), mais, pour l’heure, sans accord final. Ce cadre doit être discuté dans les instances de chaque partie. Pour la Société suisse des entrepreneurs, ce sera le cas le 6 et 7 novembre dans le cadre de l’assemblée des délégués. A la suite de ces assemblées, de nouvelles dates seront fixées pour aboutir à la signature d’une nouvelle convention collective d’ici la fin de l’année et éviter un vide conventionnel. Les grèves et menaces syndicales ne changeront rien à ce processus. Les entrepreneurs réaffirment leur volonté de garantir des conditions cadre de travail modernes, claires et applicables, comme demandent leurs collaboratrices et collaborateurs afin de contribuer à la qualité de vie des équipes tout en préservant la compétitivité de la branche. Si les négociations n’ont, pour l’heure pas abouti, les entrepreneurs demandent aux syndicats de revenir à la table des négociations. 

Un appel au calme nécessaire
Après des communications syndicales virulentes ciblant les entrepreneurs, le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et génie civil appelle au calme. En effet, de nombreux chefs d’entreprises sont inquiets des conflits syndicaux importés jusque dans leurs vestiaires. Pire, des employés ne soutenant pas la grève demandent congé pour éviter d’être pris à partie par des collègues syndiqués. Rappelons que parmi les plus de 10’000 employés du gros œuvre vaudois, les travailleurs syndiqués ne représentent pas la majorité. Par ailleurs le devoir de l’employeur est de protéger la santé physique et psychique de leurs employés, ainsi certains chefs d’entreprises ont décidé, purement et simplement, de fermer leurs entreprises les 3 et 4 novembre prochains. Les grands perdants de ces grèves, seront sans aucun doute les employés qui ne seront pas payés et par ricochets, les autres corps de métiers impactés par les retards. 

Retour à la table des négociations et à la réalité

Dans un contexte de marasme économique, les syndicats doivent cesser l’instrumentalisation des maçons et encourager la désescalade d’un conflit qu’ils ont créé de toutes pièces alors que les négociations sont encore cours. Résolument constructifs, les entrepreneurs réaffirment leur attachement à une issue négociée, acceptée de tous et invitent les syndicats à reprendre les discussions dans un esprit de responsabilité et de respect mutuel, en lieu et place d’actions de désinformation qui fragilisent les entreprises et le lien tissé, année après année, avec leurs collaborateurs.

Des conditions salariales inégalées et une retraite anticipée 

Pour mémoire, le secteur du gros œuvre offre les salaires minimaux les plus élevés de l’artisanat en Europe avec plus de 6 000 francs pour un maçon dès l’obtention d’un CFC et plus de 5 000 francs pour un collaborateur non qualifié. En outre, depuis 2019, les salaires ont progressé de 7,5 %, soit davantage que l’inflation (+6,5 %), ce qui signifie une hausse réelle du pouvoir d’achat pour les employés. 
Les employeurs vaudois du secteur assument pleinement leurs responsabilités sociales. Ils ont accepté fin 2024 une hausse de salaire de 1.4% et ont augmenté leur contribution au financement du régime de retraite anticipée dès 60 ans, garantissant sa pérennité. Pour mémoire, le gros-œuvre a été précurseur en la matière depuis 2003 déjà. Les entrepreneurs démontrent ainsi leur attachement à une culture d’entreprise qui valorise et rétribue la fidélité.

Une CN tournée vers la modernité 

La nouvelle convention nationale actuellement en discussion vise à simplifier les règles tout en renforçant leur application. Ces mesures répondent à une demande de flexibilité et de qualité de vie, notamment : 

  • Ajustement automatique des salaires minimaux,
  • Temps de travail hebdomadaire de 40,5 heures sur cinq jours (maintien de l’enveloppe annuelle de 2112 heures de travail)
  • Compte épargne-temps individuel pour des projets de vie et la vie de famille 

Appel au respect du partenariat social 

Enfin, les entrepreneurs condamnent toute tentative de perturber les chantiers ou de violer la paix absolue du travail garantie par l’article 7 de la convention collective nationale encore en vigueur et signée par tous les partenaires  :
Art 7 CN : Pour toute la durée de la CN, les parties contractantes s’engagent pour elles-mêmes, pour leurs sections et pour leurs membres à respecter la paix absolue du travail au sens de l’art. 357a, al. 2, CO. En conséquence, toute action susceptible de troubler le déroulement normal du travail, telle que grève, menace de grève, incitation à la grève, toute résistance passive de même que toute mesure punitive ou autre mesure de lutte, telles que mise à l’interdit ou lock-out, est interdite.