Menaces et méthodes d’un autre temps: les syndicats et 10% des employés prennent en otage plus de 10’000 travailleurs du gros-œuvre

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Alors que les négociations visant au renouvellement de la convention nationale (CN) dans le secteur principal de la construction ne sont pas terminées au niveau national, les syndicats ont organisé des actions de protestation dans le canton de Vaud. Le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et Génie civil regrette l’instrumentalisation des maçons, les exactions syndicales et les méthodes d’un autre temps recensées lundi 03 novembre. On dénombre des blocages de chantiers, des dommages, des vols et confiscations de clés de machines et de locaux et surtout des menaces envers les employés souhaitant travailler. 


Les cinq premières rondes de discussions prévues entre syndicat et patronat ont permis de fixer un cadre pour la nouvelle convention nationale (CN), mais, pour l’heure, sans accord final. Ce cadre doit être discuté dans les instances de chaque partie. Pour la Société Suisse des Entrepreneurs, ce sera le cas les 6 et 7 novembre dans le cadre de l’assemblée des délégués. A la suite de ces assemblées, de nouvelles dates seront fixées pour aboutir à la signature d’une nouvelle convention collective d’ici la fin de l’année et éviter un vide conventionnel non souhaitable. Les grèves et menaces syndicales ne changeront rien à ce processus. Les entrepreneurs réaffirment leur volonté de garantir des conditions cadre de travail modernes, claires et applicables, comme demandent leurs collaboratrices et collaborateurs afin de contribuer à la qualité de vie des équipes tout en préservant la compétitivité de la branche. Si les négociations n’ont, pour l’heure pas abouti, les entrepreneurs demandent aux syndicats de cesser les gesticulations et revenir à la table des négociations au niveau national. 
  
Menaces et méthodes d’un autre temps
Après des communications syndicales virulentes, place à l’action syndicale ciblant principalement les chantiers restés ouverts. Le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et Génie civil regrette, une fois encore, l’instrumentalisation de 10% des maçons et, par la même occasion, la prise d’otage de tout un secteur. Parmi les entreprises ayant maintenu leurs activités, certains chantiers ont été le théâtre d’exactions de syndicalistes accompagnés d’une poignée d’employés syndiqués chauffés à blanc. A ce jour, on dénombre des blocages de chantiers, menaces, violations de domicile, dommages à la propriété, confiscations de clés de portakabin et de machines, vol d’une télécommande de grue et mises hors service d’engins de chantiers. Pire, des employés non-syndiqués ont été pris en filature afin de s’assurer qu’ils ne rejoignent pas leur chantier en cours de journée. Ces méthodes d’un autre temps et contraires à la paix du travail feront l’objet de plaintes pénales. 

Employés lésés par les grèves
Pour mémoire, de nombreux employés ne soutenant pas la grève avaient demandé congé pour éviter d’être pris à partie par des collègues syndiqués. Si le devoir de l’employeur est de protéger la santé physique et psychique de leurs employés, certains chefs d’entreprises avaient décidé, purement et simplement, de fermer leurs entreprises les 3 et 4 novembre. Les grands perdants de ces grèves, seront sans aucun doute les employés empêchés de travailler qui ne seront pas payés et par ricochets, les autres corps de métiers impactés par les retards. 

Appel au calme respect du partenariat social 
Dans son communiqué du jeudi 30 novembre dernier, les entrepreneurs avaient déjà demandé un appel au calme et condamné toute tentative de perturber les chantiers ou de violer la paix absolue du travail garantie par l’article 7 de la convention collective nationale encore en vigueur et signée par tous les partenaires. Compte tenu des actions syndicales virulentes recencées lundi 3 novembre, force est de constater que cet appel au calme n’a pas été pris en compte.

Art 7 CN : Pour toute la durée de la CN, les parties contractantes s’engagent pour elles-mêmes, pour leurs sections et pour leurs membres à respecter la paix absolue du travail au sens de l’art. 357a, al. 2, CO. En conséquence, toute action susceptible de troubler le déroulement normal du travail, telle que grève, menace de grève, incitation à la grève, toute résistance passive de même que toute mesure punitive ou autre mesure de lutte, telles que mise à l’interdit ou lock-out, est interdite.

Inquiétudes pour la poursuite du partenariat social
Les violentes actions contraires à la paix du travail identifiées lundi 03 novembre, ne sont pas propices à une saine poursuite des activités patronales et syndicales communes. Pour mémoire, le partenariat social dans le canton de Vaud n’est pas un vain mot, il se matérialise par la gestion commune de fonds au bénéfice des employés de la construction pour leur santé, leur sécurité et pour leur formation initiale et continue. C’est également paritairement que se gèrent les caisses de pensions des acteurs de la construction et leurs employés. Le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et Génie civil est inquiet, le partenariat social vaudois est trop important pour être sacrifié sur l’autel des stratégies de communication. A ce titre, le Groupe vaudois des entreprises de maçonnerie et Génie civil renouvelle son appel au calme et demande aux syndicats de revenir à la table des négociations au niveau helvétique.