NON à l’initiative «Sauvons le Mormont»: la campagne est lancée au centre de formation des métiers de la construction

photo

Le 28 septembre prochain, la population vaudoise est appelée aux urnes pour se prononcer sur l’initiative « Sauvons le Mormont » et le contre-projet direct du Conseil d’Etat. L’initiative veut inscrire dans la Constitution cantonale la protection du site du Mormont et y interdire toute extraction future des ressources.

Le texte vise également et surtout à favoriser l’utilisation de matériaux de construction alternatifs au ciment pour se passer du béton. Cette initiative est déconnectée des réalités et dangereuse, c’est la raison pour laquelle l’économie vaudoise appelle à la refuser. En face, le contre-projet inscrit l’économie circulaire dans la Constitution, tout en protégeant déjà le Mormont dans la loi. 

Issue de la Zad du Mormont, l’initiative extrême « Sauvons le Mormont » veut interdire toute exploitation des ressources au Mormont. Dans un esprit constructif de consensus inter-parti, le contre-projet du Conseil d’Etat a, quant à lui, été pensé et construit avec les initiants. Objectif affiché : donner un cadre constitutionnel à l’économie circulaire et faire retirer l’initiative extrême qui menace des emplois. Cependant, malgré les engagements des initiants, une majorité d’entre-eux a décidé de maintenir l’initiative. Le contre-projet n’ayant pas été conçu pour être opposé à l’initiative dans les urnes, il est complexe, s’articule en un pan direct et un second indirect déjà entré en vigueur (voir encadré » ci-dessous). C’est pourquoi, jeudi 14 août dernier, le comité de campagne a lancé la campagne NON à l’initiative Sauvons le Mormont. La conférence de presse s’est déroulée au centre de formation des métiers de la construction à Echallens. Objectif affiché :  illustrer les efforts et les progrès que fait la construction en matière de durabilité et marteler que l’on ne peut pas se passer de béton du jour au lendemain.

 Importer plus de ciment de l’étranger? 

La Suisse consomme environ 5 millions de tonnes de ciment chaque année, dont 86% fournis par les cimenteries suisses, le reste étant importé. Métro, tram, infrastructures scolaires ou hospitalières : il y a un réel besoin de ciment dans le canton de Vaud. Le Tribunal fédéral a d’ailleurs reconnu la carrière du Mormont d’intérêt national car elle alimente la Suisse romande. Si l’initiative était acceptée, cela impliquerait une importation de matériaux avoisinant 40% des besoins vaudois, soit l’équivalent de 60’000 passages de camion supplémentaires en provenance de l’étranger avec leur cortège de nuisances!

 Menacer des milliers d’emplois?

En interdisant immédiatement toute utilisation des ressources du Mormont, l’initiative condamnerait la cimenterie et ses collaborateurs. Elle créerait une onde de choc économique dans toute la région en fragilisant plusieurs dizaines d’entreprises liées à la cimenterie. Pire, l’objectif assumé de se passer du béton entrainerait des restructurations et des licenciements au sein des entreprises de maçonnerie et génie civil. Cette initiative menace donc directement les 10’000 emplois du secteur et, par ricochet, les plus de 30’000 emplois de la construction du Canton de Vaud.    

OUI à l’économie circulaire et aux circuits courts 

Par opposition à l’économie linéaire où les ressources sont extraites, transformées, consommées, puis jetées, l’économie circulaire, réintègre les matériaux et les produits dans le circuit. Inscrire le principe de l’économie circulaire dans la Constitution offrira un cadre clair permettant à l’économie privée de développer davantage de solutions pour réduire la production de déchets et travailler en circuits courts. 

Le contre-projet indirect
Faisant partie intégrante du contre-projet du Conseil d’Etat, deux modifications légales sont déjà entrées en vigueur en juin 2025. Ces mesures ne sont pas soumises à votation le 28 septembre prochain:  

– La loi cantonale sur la protection du patrimoine naturel et paysager (LPrPNP) a été modifiée (entrée en vigueur au 1er juin 2025). Cette dernière accorde au Mormont un degré de protection équivalent à celui de la Venoge.

– Conformément à la décision du Tribunal fédéral, le Plan directeur des carrières (PDCar) a été modifié. Il limite l’autorisation d’extraction au Mormont, uniquement au sein des périmètres déjà autorisés (carrières de Mormont 6 et de la Birette) et interdit toute extension.