Le choix du réemploi

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Le chantier du futur centre de formation des métiers de la construction à Echallens avance à grand pas: structure, toiture, les halles prennent forme. Ce qui devait être démoli des bâtiments préexistants sur la parcelle l’ont été et nombre d’éléments ont été déconstruits ou réemployés.

Le fil conducteur du chantier est simple: sans viser de label de performance, tout a été mis en place pour répondre au mieux aux critères de durabilité actuels. En plus de la déconstruction plutôt que de la démolition, le projet prend en compte le réemploi possible de certaines parties des ouvrages existants. Si le site offrait au sud-ouest un bâtiment pouvant abriter des locaux administratifs et de futurs ateliers, en revanche, au sud-est, le bâtiment existant ne proposait pas d’alternative suffisamment intéressante pour être conservé. Cependant, ses anciennes façades en béton lavé – dont les 80 panneaux en béton armé préfabriqués- ont été démontés un à un pour être réinsérés entre les poteaux porteurs préexistants de la nouvelle enveloppe. Ils auront ainsi une deuxième vie. Opération identique pour la charpente en bois et la couverture métallique du toit qui ont été elles aussi démontées et seront réutilisées pour le futur couvert destiné aux machines de chantier. Enfin, on a également conservé les poutres DIN en acier qui servent de chemin de guidage pour les palans des ateliers, tout comme la structure et les cloisons de la partie administrative.

Si le réemploi et le recyclage font partie de l’économie circulaire, ils diffèrent toutefois par leur définition: le recyclage conserve la matière (la porte broyée devient un panneau en particules), tandis que le réemploi conserve la fonction (une porte reste une porte) ou la forme (une porte devient un élément de cloison). Les avantages du réemploi sont multiples: conservation de l’énergie grise, réduction des émissions de CO2, économie de matières premières, recours à une main-d’œuvre locale ou encore maintien de savoir-faire artisanaux. Si sur le terrain le réemploi est encore rare, c’est probablement en raison de normes constructives contraignantes, de l’allongement des délais ou en regard de son coût qui peut vite prendre l’ascenseur selon le projet.

Jean-François Prahin, architecte et chef du Service Conseils et assistances techniques (CAT) nous en dit plus sur cette approche aussi rationnelle qu’écologique.

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